Autre réalité dans la réalité de ce vrai film de fausse guerre. Mauvaise surprise.
AVEC SON CINÉMA, Frédérique Dolphijn joue sur les notions de vrai et de faux, de réalité et de fiction, de faux-semblant. Bien que la réalité soit rattrapée par la fiction, le présent par le passé dans ce bref texte, le jeu se fait surtout sur les mots, comme dans la citation. Il est question d’un film pour lequel on mime la guerre ; de faux soldats, de faux infirmiers, en miroir des vrais, de ceux qui font de vraies guerres sans l’avoir choisie ; de fausses et de vraies bombes qui font exploser cette dichotomie.
La narration reflète une certaine urgence, se fait (op)pressante par la succession des phrases simples ou mots isolés. Elle place le lecteur dans la situation décrite, dans l’urgence du film. Néanmoins, il y reste une douceur, celle déjà présente dans Désir. Si je l’avais appréciée dans ce texte, elle me semble moins convenir à ce Cinéma et à la scène qui s’y joue. J’aurais préféré davantage de tranchant.
Les gravures de Rebekka Baumann accompagnent judicieusement le texte et marquent par leurs lignes noires précises, tâchées de rouge. Du noir et du rouge, deux couleurs de la guerre, parfois déclinées vers le rosé, plus doux.
Cinéma de Frédérique Dolphijn (texte) et Rebekka Baumann (gravures)
Esperluète (Noville), coll. Cahiers, 2006 – 1re publication
* À la découverte d’Esperluète *
Esperluète (Noville), coll. Cahiers, 2006 – 1re publication
* À la découverte d’Esperluète *
J'aime beaucoup quand l'auteur jongle avec les mots, comme c'est le cas dans la citation que tu as reprise! Cette confusion réalité/fiction évoquée est intéressante aussi. Je ne crois pas que je pourrai faire cette découverte avant la fin du mois, mais en tout cas, ton billet, et la lecture de "Désir" placent cette auteure parmi celles "à suivre", (en tout cas pour ma part). Il me reste un roman d'elle, "Comme un air de tendresse au bout des doigts".
RépondreSupprimerJe compte moi aussi suivre encore Frédérique Dolphijn, peut-être avec un texte plus long, comme le roman que tu as. Selon le sujet, sa douceur pourrait me plaire à nouveau.
SupprimerJe pense que ce petit texte pourrait te plaire, après Désir, je te le mets de côté.
O dommage que tu sois un peu déçue...
RépondreSupprimerÇa arrive... Il me reste un petit cahier de Frédérique Dolphijn, avec une autre illustratrice, je serai peut-être plus séduite.
SupprimerSans doute faut-il connaître un peu l'univers de Dolphijn pour y être sensible, j'avoue que je ne connaissais pas du tout. C'est un cinéaste ou bien un écrivain qui a choisi ce thème ?
RépondreSupprimerC'est une écrivain qui a choisi ce thème (mais elle est aussi cinéaste, comédienne et metteur en scène, je le découvre grâce à toi sur son site : http://www.frede.be/). Je n'ai pas eu l'impression de devoir connaître son univers pour y être sensible, je n'ai lu qu'un autre de ses brefs textes. Puisque c'est très court et qu'elle joue sur le procédé de la chute, je pense plutôt que ça passe ou ça casse, et ça n'a pas été concluant pour moi cette fois.
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