LES DESSINS D’ARIÉ MANDELBAUM, par leurs traits esquissés, entretiennent le flou et invitent le lecteur à les deviner, en y prêtant une attention accrue. Ceux qui en prennent le temps voient alors apparaître des visages, des corps en mouvement, des paysages, dans les teintes de gris, tels des ombres. À leur image, les personnages des nouvelles de Maxime Coton ne se laissent pas saisir lors d’une lecture distraite, ils appellent le lecteur à s’engager dans la prose poétique pour les y déceler. Ce n’est qu’à travers les descriptions qui émaillent le récit que les portraits se dessinent.
Le poids des mots |
Ces portraits révèlent des êtres plus fragiles qu’ils ne veulent le paraître, sous des airs bravaches ou désinvoltes. Aussi loin qu’ils cherchent à l’enfouir, leur enfance n’est jamais bien loin, en tant que source d’un traumatisme ressurgissant dans un cauchemar ou de souvenirs heureux, salis par une révélation tardive. Le regard porté sur cette période semble néanmoins toujours nostalgique, comme le regret de l’innocence perdue, quand le monde n’était pas si trouble et quand le temps n’existait pour ainsi dire pas. Le contraste est d’autant plus fort que la temporalité est très marquée dans chaque nouvelle, les personnages sont suivis au fil du temps, et non lors d’un instant figé.
C’est à mon tour de retrouver la fenêtre, sa fenêtre inchangée et froide. Ces moments de silence et de complicité entre nous créent le terreau favorable aux légendes domestiques. Les oublis, diffractions de la mémoire ratissent large, font fi de la concordance des temps. Ma grand-mère et son passé infini. La fenêtre et son propre lointain. [Le poids des choses, p. 132]
Des nouvelles poétiques.
Resplendir de Maxime Coton (nouvelles) & Arié Mandelbaum (dessins)
Esperluète (Noville), coll. Livres, 2014 – 1re publication
* À la découverte d’Esperluète *
* Le mois belge d’Anne et Mina *
Esperluète (Noville), coll. Livres, 2014 – 1re publication
* À la découverte d’Esperluète *
* Le mois belge d’Anne et Mina *
Tu sembles mitigée? Je ne pense pas que ce recueil soit pour moi, je ne suis déjà pas friande de poésie. Et si en plus il faut être concentré... :-)
RépondreSupprimerTu me devines bien à présent, je suis moins enthousiaste que je n'aurais voulu l'être et ai eu du mal à trouver comment parler de ces nouvelles. J'aurais dû m'y attendre avec cette édition, mais je les aurais préférée moins poétiques et moins nébuleuses parfois. J'ai eu du mal à entrer dans les univers proposés en raison du style, qui ne te correspondrait pas, il me semble. Ce n'est donc pas cette fois encore que j'espérais te convaincre. :)
SupprimerMais il reste encore quelques jours cette semaine pour me convaincre :-)
SupprimerEn effet tu n'es pas enthousiaste... J'espère que tu trouveras ton bonheur dans les jours à venir.
RépondreSupprimerJ'ai trouvé mon bonheur, j'en donne des nouvelles jeudi :)
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