Nocturnes (au jour le jour) | Paul André & Alain Winance

CES NOCTURNES de Paul André sont une série de brefs poèmes en prose, plaisants et très évocateurs. Ils disent les « pensées divinement confuses et sonores qui font que la nuit est plus belle que la nuit. » [p. 9] en quelques scènes emblématiques : une contemplation du ciel étoilé, la neige nocturne, les insomnies ou les états de veille, les agitations adolescentes, les premiers passants de l’aube, ou encore les lumineuses nuits urbaines. Sont également nommés des personnages littéraires et artistes noctambules, tels Balzac et Hugo, et Soulages, le peintre du noir, révélateur des couleurs, ainsi que des photographies.

Éternitudes éphémères.
La lune, d’abord rousse et puis virant au jaune, a surmonté le bois et arpente le ciel.
Croissant venu d’un Orient prochain, elle poursuit son chemin pendulaire dans le grand cliquetis horloger des étoiles.
Nébuleuses galaxies qui ont l’extrême et lointaine courtoisie de ne pas nous aveugler.

J’aimerais rencontrer l’horloge.
[p. 14]

De la mythologie aux images contemporaines, Paul André déploie une large palette de nuits et de noirs, sans se répéter, ni tomber dans l’écueil du texte de trop. Il fait naître la poésie, non pas des sonorités, mais des scènes qu’il fait voir et entendre à son lecteur. Aisément compréhensibles, ses poèmes sont autant de rêveries nocturnes à savourer au jour le jour. Les dessins d’Alain Winance qui les accompagnent sont en revanche moins figuratifs et jouent plutôt de quelques formes : croissant, rond, larme, et des hachures, bien sûr dans les teintes de noir.

Nocturne 53
Nocturne 53, p. 67

NOTE | A la découverte d'Esperluète : c'est cette fois Moglug qui m'a accompagnée avec le recueil de poésie et de photographies d'une voyageuse suisse, Annemarie Schwarzenbach : Rives du Congo - Tétouan.

Nocturnes (au jour le jour)

Nocturnes (au jour le jour) de Paul André (poèmes) et Alain Winance (dessins)

Esperluète (Noville), coll. Livres, 2011 – 1re publication

* À la découverte d’Esperluète *
* Le mois belge d’Anne et Mina *

4 commentaires:

  1. Après avoir lu tes billets mettant à l'honneur les éditions Esperluète, j'ai l'impression qu'on trouve une grande similarité entre les parutions (beaucoup de poésie, même style abstrait dans les illustrations, des couleurs plutôt sombres... ) Ou bien je me trompe et c'est toi qui vas plus facilement vers ces choix?
    Malheureusement, tu ne me convaincras pas encore aujourd'hui avec ce titre :-/

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    1. Je crois que les textes poétiques font partie de la ligne éditoriale d'Esperluète en effet et j'ai regretté à plusieurs reprises les illustrations en noir et blanc ; la couleur coûte certainement plus cher, mais il y en a aussi, plus rares. En ce qui concerne les illustrations abstraites, je crois que ce sont mes choix qui donnent cette impression, mais il y a d'autres dessins plus figuratifs, ainsi que des photographies dans d'autres livres, par exemple.
      Je n'espérais pas te convaincre aujourd'hui, même si je trouve ce titre plus accessible que Pierrot de rien.

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  2. Des Tournaisiens chez Esperluète ! ;-) Je l'ai déjà eu en main, me semble-t-il, mais je ne suis pas très attirée par cette poésie...

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    1. Je ne savais pas qu'ils étaient tournaisiens, tu me l'apprends. J'avais hésité face au recueil quelques fois et ne regrette pas mon achat, une agréable surprise.

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