Conte des deux frères ~ Le mari trompé

Je vais faire que ta Majesté prenne connaissance d’un prodige qui est advenu du temps de ton père Nebka, juste de voix, alors qu’il se rendait au temple de Ptath de Memphis. [Le conte du mari trompé, p. 59]
DANS CETTE VERSION BILINGUE, sont réunis deux contes égyptiens antiques autour du thème de l’adultère. Dans le premier, la femme d’Anubis cherche à séduire Bata, le frère de son époux, et se venge de son refus en l’accusant de l’avoir battue. Ainsi se séparent les deux frères avant que le cadet ne soit à nouveau victime de la trahison d’une femme et n’appelle son aîné à l’aide. Les dieux côtoient donc les humains dans ce récit riche de symboles : les organes sont par exemple arrachés, puis régénérés afin de rendre la vie, la mer et le vent agissent par une volonté propre en contrecarrant les personnages. La magie est également présente dans le conte du mari trompé, où celui-ci fait capturer son rival par un crocodile taillé dans la cire, à qui il a donné vie. Les scènes narrées ne manquent pas de violence, ni de cruauté : l’adultère féminin est mortellement puni et le chemin initiatique des personnages principaux semé de morts plus ou moins symboliques.

Bien que la traduction ne rende pas compte de toutes les spécificités stylistiques de l’égyptien ancien (pour des raisons de lisibilité, comme indiqué dans l’avertissement), le rythme du récit est fortement marqué. Il est notamment moins fluide que celui des contes classiques ou contemporains, joue beaucoup des répétitions et des incises. Cette narration, qui pourrait aussi bien être celle d’un conte populaire que celle d’un mythe sacré, rend la classification du conte des deux frères difficile, comme l’explique fort bien le dossier en fin d’ouvrage, sans donner de réponse à cette question posée. S’y trouvent également plusieurs variantes du conte (africaine, russe, allemande et française), donnant un aperçu des récits que peut susciter un même thème.

Deux contes mythologiques peu passionnants, mais intéressants.

NOTE | L’heure du conte : Marilyne et moi vous emmenons cette fois en Afrique, avec des contes peuls et égyptiens.

Contes égyptiens
Conte des deux frères suivi de Le mari trompé, traduit des hiéroglyphes par François Schuler

José Corti (Paris), coll. merveilleux, 1999

6 commentaires:

  1. Je ne dirais pas non, a priori, mais ta conclusion mettant en avant l'aspect "peu passionnant" des deux contes ne m'incite pas à me précipiter ^^

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    1. C'est vrai que je n'ai pas été très incitatrice cette fois... Pour moi, c'est une lecture de curiosité plutôt qu'un incontournable sur lequel se précipiter.

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  2. je suis quand même curieuse. Je réalise que je connais ma foi très peu les contes des autres cultures à part les contemporains...

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    1. Tant mieux si je ne refroidis pas toutes les curiosités ! Je connais moi aussi peu les contes non européens et ai été curieuse de ceux-ci, attirée par la version bilingue et les hiéroglyphes en regard de la traduction.

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  3. Si le contenu n'est pas très passionnant, l'objet-livre à lui seul doit être intéressant (et cette couverture bleue...)

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    1. Personnellement, ça ne m'a pas passionnée, mais l'ouvrage est très bien fait : édition bilingue, notes pour donner quelques précisions quant à certains termes ou formulations, postface qui propose une synthèse accessible des études de ces contes (ou mythes, c'est notamment une des questions abordées), dossier avec des variantes du conte des deux frères et dossier iconographique. C'est très complet, et je ne dirais pas non à une autre découverte dans la collection (à la si jolie couverture, oui... ;))

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