si familières
que l’invisible
les escamote :
les choses d’ici-bas
[p. 41]
SERGE MEURANT et JACQUES VILET rendent à nouveau visibles
les si familières choses d’ici-bas, les chemins trop souvent empruntés pour les
voir encore et les visages présents jour après jour. À petites touches
poétiques, d’une inspiration qui m’a semblé proche des haïkus, le premier trace
de brèves évocations du quotidien ou d’un instant soudain saisi et figé :
un regard, un geste ou un sentiment. Ses vers sont très courts (rarement plus
de trois mots), irréguliers, sans rimes ni majuscules, telles de longues
phrases entrecoupées ou des images successives sur l’écran d’un appareil photo,
indépendantes tout en formant une suite narrative.
À la suite de ces poèmes ou avant ceux-ci, selon les
sections du recueil, quelques photographies en noir et blanc de Jacques Vilet
accompagnent la lecture. Elles n’illustrent pas les textes, pas plus que ces
derniers ne les expliquent. Il s’agit véritablement d’une rencontre entre deux modes
d’expression, sans prédominance de l’un ou l’autre. Là encore, les
photographies s’inscrivent dans le quotidien et apparaissent familières :
un passage dans les bois, de la lumière sur l’escalier, des visages d’enfant,
et des regards qui en disent long lorsqu’on prend la peine de s’y attarder.
Une invitation à modifier son regard envers les "choses d’ici-bas" ?
L’orient des chemins de Serge Meurant (poèmes) et Jacques Vilet
(photographies)
Esperluète (Noville-sur-Mehaigne), 2012 – 1re
publication
Beaucoup aimé ce recueil, un des premiers des éditions Esperluète pour moi. Comme toi, je l'ai lu comme la rencontre de deux modes d'expression, deux regards.
RépondreSupprimerMerci de me l'avoir conseillé. Après un conte et un inclassable narratif, c'est le premier recueil poétique que je lisais, j'ai apprécié cette "dissociation" des deux modes d'expression : sans narration, il m'était plus facile de ne pas voir les images comme des illustrations du texte.
SupprimerTu vas rire : je me rends compte maintenant que je l'ai acheté à Paris...
RépondreSupprimerJ'attends tes impressions alors. ;)
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