Les lièvres
s’attroupent
près du reflet
des nuages
dans les flaques.
La mort s’apprend
et l’éternité
pour tout à l’heure
afin d’y jouer.
[Après la tempête,
p. 24]
ENCADRÉS par la figure du poète (Poète I et Poète II), les
poèmes de Jozef Deleu se répartissent dans quatre parties, intitulées de la
même façon que les textes liminaires (Les
yeux du cœur, Fin de siècle, Le cri et Lumière bleue). Il y est souvent question de la mort, qui semble
hanter l’auteur, de même que la vanité des choses, vouées à disparaître : rien / ne subsist[e] / sous le crépitement / du temps [extrait de Perte, p. 31] Il réagit à cet état de fait dans sa poésie en
essayant de fixer les choses, avec sobriété : son écriture privilégie des
mots simples, des vers brefs et scandés, des images évocatrices. Quelques-unes,
parmi ces dernières, reviennent fréquemment, comme des leitmotivs : les
cris des enfants en symbole de la vie qui continue au dehors, la mer qui rythme
les instants, le cœur de la nuit en tant que moment significatif. La poésie de
Jozef Deleu ne se donne pas pour autant à la première lecture, elle conserve
quelques mystères et se montre parfois hermétique dans sa simplicité, exigeant
du lecteur une plus grande attention.
Une poésie faussement simple.
Les lièvres s’attroupent de Jozef Deleu, traduit du néerlandais
par Marnix Vincent
Luce Wilquin (Avin), coll. Luciole, 2001 – 1re
traduction
1re publication (Belgique) : 2000
J'admire comme tu sais parler d'un recueil de poésie...
RépondreSupprimerVraiment ? Je ne me sens pas très à l'aise dans cet exercice pourtant, tant mieux si cela ne se ressent pas trop.
SupprimerJe me demande si Aurélia Jane Lee a lu ce poème... Le titre de son roman "L'éternité pour jouer" pourrait être une belle allusion... Il faudrait que j'aille voir s'il y a une citation en exergue...
RépondreSupprimerUne belle allusion, oui. Tu reviendras me dire si c'est le cas ? Aurélia Jane Lee est décidément très présente ces derniers jours.
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