C’est un miracle, n’est-ce pas, l’écriture : grâce aux mots, j’existe pour vous bien au-delà de ma mort, et de la vôtre. C’est un lieu commun, sans doute, mais je ne peux m’empêcher de trouver cela miraculeux : il m’a suffi de presque rien, un peu de papier blanc, lisse. De l’encre verte, et un peu de temps. [p. 69]
PAR LE BIAIS d’une lettre reçue quelques années après la
mort de son expéditeur, Michelle Fourez rend un très bel hommage à celui qui l’aima
avec ferveur. Il était son professeur de grec et garda en lui cet amour
platonique, se contentant de regards, de présence et d’une transmission de son
savoir. Au-delà de ce dernier, l’auteure se souvient de la passion d’enseigner,
qui l’a menée à son tour vers ce métier. Elle y a elle aussi connu de belles
passions et la ferveur d’aimer, tout en conservant la foi en la vie et un
optimisme qui manque parfois à l’épistolier. Les commentaires de Michelle
Fourez viennent donc agrémenter la missive de petits détails naturels, d’observations
de la lumière et d’un regard distancié sur la jeune fille qu’a connue le
professeur. L’entremêlement de ces deux voix ajuste l’émotion transmise au
lecteur et résonne avec élégance.
Un récit élégant et touchant.
NOTE | Une semaine avec Luce Wilquin : toutes deux
séduites par Une famille, Anne et moi
avons choisi de vous présenter ensemble le même titre de Michelle Fourez.
Ferveur de Michelle Fourez
Luce Wilquin (Avin), coll. Luciole, 2006 – 1re
publication
Encore un magnifique texte partagé, j'en ai encore la gorge nouée ! Le genre de récit que tu lis en une heure et qui te laisse une empreinte légère et poignante, comme j'aime ! Elle a vraiment un secret d'écriture, Michelle Fourez et comme tu le dis, elle est tout en élégance (j'ai employé le même mot sans avoir lu ton billet...)
RépondreSupprimerJ'en suis déjà restée à cette impression légère et poignante, d'où ma difficulté à l'évoquer dans cet article. Tu as raison, elle a un secret d'écriture qui te reste au-delà du contenu même. L'élégance lui va bien.
SupprimerParfaitement convaincue par vos deux billets.
RépondreSupprimerTant mieux, je pense qu'il te plairait (je te l'aurais bien prêté si je ne l'avais pas emprunté à la bibliothèque...)
SupprimerSans regret, je crois que c'est le type de lecture que je ne veux pas rendre... :)
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