LE RECUEIL de Daniel Simon regroupe des nouvelles assez différentes, faisant passer le lecteur d’un texte à l’atmosphère teintée de fantastique au récit d’une journée morose à la mer du Nord ou encore à une effroyable ou géniale représentation théâtrale. Hommes et femmes de tous âges, de toutes conditions sociales se croisent, chacun comme le reflet d’un lecteur possible.
Les nuages bas s’étripaient aux cheminées pour glisser lentement jusque dans le cœur des hommes. Des femmes voilées, de plus en plus noires, passaient. Partout, ça grommelait, ça crachait par terre, ça jurait à chaque pas, quelque chose de profondément triste prenait pied. [Le Petit Théâtre, p. 135]
Néanmoins, une certaine morosité semble réunir ces personnages disparates, témoins et acteurs de notre époque. À travers eux, Daniel Simon aborde des peurs universelles, telles que la mort ou le temps qui passe, et des drames qui placent ses personnages temporairement hors de la société, « à côté du sentier » tracé pour eux. Sans pitié et lucide, le narrateur de Daniel Simon les observe, dénonce les fausses marginalités revendiquées – ceux qui suivent le sentier, en faisant mine de se placer à côté –, met en évidence les failles et contradictions de la société, ainsi que les petits mensonges et lâchetés de ceux qui la composent. Le rempart des lampes, nouvelle particulièrement marquante pour moi, en est un exemple parfait, par le discours adressé aux spectateurs du théâtre, sans concession. De la même façon que les acteurs, Daniel Simon me semble vouloir faire réagir son lecteur et le sortir de son confortable passéisme.
Je lis assez peu de nouvelles mais il m'arrive de me laisser tenter. L'atmosphère que tu décris ne me laisse pas indifférente.
RépondreSupprimerJe serais assez curieuse d'avoir tes impressions au sujet de ce recueil, je le trouve vraiment réussi dans l'ensemble.
SupprimerPetit clin d'oeil aux éditions belges !
RépondreSupprimerTu as vu juste !
SupprimerLe début de ton billet (nouvelles disparates et l'extrait) ne m'emballe pas mais la suite si. Peut-on aimer un recueil de nouvelles uniquement pour le fond ? C'est une vraie question pour moi. On verra si ma biblio l'achète mais merci d'avoir attiré mon attention.
RépondreSupprimerTa réponse à cette question m'intéresserait. Je pense que le ton et le fond peuvent te plaire, mais pour le style, ce n'était pas le coup de foudre pour moi non plus...
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