Le mascaret des jours | Claudine Houriet

« C’EST un beau roman, c’est une belle histoire », chantait Michel Fugain. En remplaçant le terme « roman » par « nouvelle », je pourrais en dire de même de chacun des textes de ce recueil. Tous m’ont fait l’impression d’avoir lu une belle histoire, agréablement racontée ; sans plus, ni moins, j’ai passé un bon moment. 

Tout comme certains personnages écrivains des dernières nouvelles (L’artisan du bonheur, Photo de famille, ou indirectement Le festin de Cristina), Claudine Houriet laisse entrevoir quelques vies lors d’un bref instant ou d’un rapide panorama biographique. De façon linéaire ou par des récits enchâssés sous forme de pensées, le lecteur découvre le passé d’une série de personnages. Par ce biais, il comprend comment ils en sont arrivés à une telle détresse et pourquoi l’issue de ces nouvelles est si souvent triste.
Il façonnait les existences pendant que les protagonistes étaient bien précis en lui. Ainsi que l’endroit où il allait les camper. […] Il bâtissait ses histoires sans forcer sur le détail. Disant l’essentiel en quelques phrases composées avec soin. [L’artisan du bonheur, p. 200]
En quelques pages (rarement plus d’une dizaine), tout est dit : une vie à travers un fragment et beaucoup d’empathie envers ces êtres qui nous sont présentés. Plusieurs lecteurs réfractaires à  la nouvelle risquent d’être frustrés et déçus de ne pas poursuivre davantage avec ces personnages. Personnellement, j’ai été touchée par chacun d’eux et ai apprécié ces bouts de chemin parcourus en leur compagnie. Adepte de ce type de nouvelles, j’ai jugé celles-ci tout à fait abouties dans leur inachèvement apparent. 

De belles histoires douces-amères, telles que je les aime. 

Le mascaret des jours - Claudine Houriet 
Le mascaret des jours de Claudine Houriet 

Luce Wilquin (Avin), 2014 – 1re publication  

* Mois de la nouvelle *

13 commentaires:

  1. Hmm effectivement, j'aurais peur d'être frustrée par la brièveté des nouvelles. En même temps, on est souvent surpris par ce qu'on aurait pensé ne pas aimer. Je ne dis donc pas jamais. A voir si je le croise un jour quelque part !

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    1. Il me semblait préférable de le dire clairement, même si cette brièveté me plaît beaucoup : de cinq à dix pages, quand l'auteur est bon nouvelliste, c'est parfait pour moi ; quand ce n'est qu'une ou deux pages, j'ai plus souvent été déçue.
      J'espère que ces histoires te plairont si tu les croises. :)

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  2. Le genre de récit court qui me plairait sans doute, en tout cas tu réussis toi ausi à suggérer l'envie de lire sans trop en dire...

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    1. Merci :D Je n'avais pas envie d'en dire plus sur les histoires elles-mêmes, ça aurait été les raconter de façon trop réductrice et en en ôtant tout le charme de la découverte. Je pense qu'elles pourraient te plaire, malgré leur brièveté.

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  3. Un programme qui a tout pour me plaire :) dixit la nouvelle adepte des nouvelles (2 recueils en cours + un roman entre-temps!).

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    1. Mais c'est qu'on ne t'arrête plus ! :D Ces nouvelles pourraient peut-être te laisser sur ta faim, mais tu ne perds rien à essayer tout de même.

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    2. Je me suis lancée dans "Court, noir, sans sucre"... et j'adore l'ambiance :D Demain, je reçois A l'ombre de la fête.

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    3. Avec "Court, ..." tu as du bon entre les mains ! (pas lu l'autre donc je ne juge pas)

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    4. Tu te lances dans deux recueils très différents d'un coup ! Je suis ravie que "Court..." t'ait plu et espère qu'il en sera de même avec "A l'ombre..."

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  4. Ah tiens, un livre que je ne connaissais pas... Ta chronique me donne envie de le lire ;-)

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    1. Il est paru cette année et m'a immédiatement tentée. Tant mieux si je t'ai donné envie de le lire.

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  5. Je ne sais pas... Je te trouve un peu tiède.
    Par contre, j'adore la couverture.

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    1. Sans doute parce que mon ressenti est assez tiède (pour une fois, j'ai réussi à faire passer mon ressenti d'une façon satisfaisante...) J'ai passé un bon moment, mais j'ai déjà lu mieux en matière de nouvelles.

      La couverture est de l'auteure, je crois. :)

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