EN PROSE ou en vers, par évocations descriptives ou plutôt
de l’ordre des sensations, Colette Nys-Mazure et Françoise Lison-Leroy emmènent
leur lecteur dans leur promenade au Musée de Tournai, d’un tableau à l’autre.
Chacune des œuvres inspiratrices est mentionnée à la fin de l’ouvrage, pour les
plus curieux, mais pas montrée ; au lecteur de faire des recherches ou d’imaginer
ce port oriental ainsi décrit, par exemple :
Fastes de la paresse. Le port oriental cargue les voiles. Pétrifiés, les dômes et les minarets tiennent par miracle dans la torpeur. Un précaire équilibre préside aux destinées des verticales, menacées par l’effondrement méridien.Les feuilles s’affaissent, les nuages dérivent. L’été règne sans partage. [p. 11]
Qu’elles soient précises ou non, qu’elles décrivent en
détail ou à petites touches sélectives, les deux poétesses donnent à voir des œuvres
singulières, porteuses de sentiments divers et transformées sous leur regard. C’est
la raison pour laquelle je n’ai personnellement pas eu envie de chercher ces
tableaux : ils n’auraient rien apporté de plus aux poèmes, qui peuvent se
lire de façon indépendante et susciter de nouvelles créations visuelles propres
à chaque lecteur. Le tableau de Gauguin ne rugit pas autant à mes oreilles que
celui qui s’est dessiné sur la page de ce poème, pendant ma lecture :
dunes et barques se taisentl’homme aux chevauxfranchit la digueau loinpassagères du ventles vagues fomentent une émeuteun coup d’épée dans l’eauune ruadeet le tableau rugit [p. 44]
Quelques poèmes picturaux très évocateurs.
NOTE : vous trouverez chez Anne, à qui je dois cette
belle lecture, d’autres extraits poétiques.
Champs mêlés de Colette Nys-Mazure et Françoise Lison-Leroy
Luce Wilquin (Avin), coll. Zobéide, 1998 – 1re
publication
La démarche doit être intéressante et plutôt originale. De quoi rendre peut-être plus accessible des oeuvres qui ne le sont pas d'emblée.
RépondreSupprimerJ'ai déjà observé la démarche dans plusieurs autres textes (notamment Célébration de la lecture de Colette Nys-Mazure), poétiques ou non, et elle m'intéresse en général. Je ne sais pas si la poésie amènerait vraiment vers la peinture, mais des nouvelles ou des romans, j'y crois un peu plus. ;)
SupprimerIntéressante, ta réponse à Laeti ! Sans doute la littérature m'inspirerait-elle un peu plus pour écrire aussi... Je suis contente que cela t'ait plu ;-)
RépondreSupprimerMerci encore pour cette jolie découverte ! Retrouver la plume de ces deux auteures ne pouvait que me plaire, j'étais déjà convaincue. ;)
SupprimerMerci pour votre visite et les gentils mots déposés
RépondreSupprimerBonne soirée
Merci pour ce petit passage ici et bonne soirée.
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