Ils se sont rencontrés un soir, dans un hôtel de Monaco. Au petit-déjeuner, ils se sont racontés. Et puis elle est repartie à Montréal, et il a regagné Ramallah. Ce livre est la suite de leur conversation. [p. 7]
SANS jamais avoir lu l’œuvre littéraire de l’autre, sans se
connaître davantage que par une conversation lors d’un petit déjeuner, Kim Thúy
et Pascal Janovjak vont se confier l’un à l’autre, se raconter et se dévoiler
au cours d’une correspondance de quelques mois, abondante et presque
quotidienne. Sont abordés des sujets tels que l’exil et l’expatriation, les
voyages et les métissages culturels, les différences interculturelles, le
rapport au monde et aux autres influencé par celles-ci, l’émerveillement face à
la vie, en opposition à l’horreur de la guerre, l’enfance et ses souvenirs, la
parentalité, l’héritage familial, la difficulté de construire et de définir son
identité.
Toi, je sais où est ta place : elle est avec les rondeurs des o et des a, entre les roucoulements des r ou sur la pente des accents aigus et graves, parce que ta voix se révèle dans les murmures des espaces blancs et sous les accents circonflexes les jours de pluie. [Kim Thúy, p. 81]
Pensé dès ses débuts en tant que correspondance destinée à
la publication, cet échange ne laisse pas de sentiment de voyeurisme, que
peuvent faire ressentir d’autres écrits plus intimes. En outre, cet ouvrage est
l’illustration de ce que devrait être à mes yeux toute correspondance publiée (par
ses auteurs ou par d’autres a posteriori) : une conversation, à la fois
vagabonde, au gré des inspirations, et suivie, constituant une véritable
rencontre (et non uniquement le croisement de deux egos) ; un texte intime
et universel, ou au moins à visée universalisante par les sujets abordés et les
sentiments exprimés ; une expression informelle, mais toujours
suffisamment littéraire et stylisée pour justifier une publication.
Une correspondance selon mes exigences et désirs, que j’aurais
souhaitée sans fin.
À toi de Kim Thúy et Pascal Janovjak
Liana Levi (Paris), 2011 – 1re publication
(simultanément à l’édition chez Libre Expression au Canada)
* Conseil et prêt de Marilyne *
* Projet non fiction *
* Projet non fiction *
* Littérature francophone : Vietnam-Québec /
Suisse-France *
Je ne suis pas du tout fan de correspondance de ce genre mais j'ai tellement aimé le dernier roman de Kim Thuy que je pourrai me laisser tenter.
RépondreSupprimerJ'avais vu ton commentaire chez Marilyne, et c'est ce qui m'a fait penser à mentionner que cette correspondance est moins intime que d'autres. Elle pourrait peut-être te réconcilier avec le genre grâce à Kim Thúy.
SupprimerComme tu l'imagines, très heureuse que ton plaisir à cette lecture, c'était tout de même un défi de proposer une correspondance...
RépondreSupprimer( je crois que tu devrais attendre un peu avant de lire " Man " maintenant, je crains que tu ne sois trop enthousiaste après " A toi " et que tu ne sois déçue par le roman )
Je comptais suivre ton conseil et attendre un peu avant de poursuivre avec Man. J'ai envie de laisser A toi résonner encore un peu en moi avant de continuer avec cette auteure (c'est une autre qui pâtit maintenant de la comparaison, malgré sa différence).
SupprimerC'est très original.
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